Archimou
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Archimou n°3, le sommaire

4/11/2015

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                    Support : LES ARBRES. 
                                                                                            Date de sortie : 12 avril 2015.
Photo
Arbre solitaire et arbres conjugaux, Max Ernst, 1940. Fondation Beyeler.


1. Le coussinier — Lucien Suel
2. Désertion imminente — Ralouf Piston
3.
Ningún resultado ~ Aucun résultat — María Mercromina
4. Point de croix — 
Nisan Gogo 
5. Lino à l'embâcle — Claude Meunier
6. Printemps — Léo Pajon
7. La paume est une palme — gnoir
8.
Nonos — Perrin Langda
9. Herpès labial
— Popier Popol
10. Coupe à l
'arbre mol — Cœur d'Aramburu
11.
Le Grand Remplacement — Juliette Porée
12.
木の中で / dans le bois — Chicken Korma
13.
L'arbre-buste — le grand baObab
14.
Árbol y Olivo ~ Arbre & Olivier — Diego Vdovichenko
15. Volusp
á — Drew Barthelemy
16. Morceau caché 


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Le coussinier

4/10/2015

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[Un texte de Lucien Suel]
Le coussinier (prunus coussinus) ou arbre à coussins a été introduit en France au début du 19ème siècle. Cet arbre, originaire des plaines de l’Indus, a la particularité de produire d’énormes fruits moelleux qu’on a coutume d’appeler des coussins. L’acclimatation de cet arbre dans nos régions de climat tempéré a inversé le cycle reproductif ; ainsi, les fruits ne mûrissent-ils qu’à la fin de l’automne lorsque les feuilles sont déjà tombées. Les coussins du coussinier n’ont rien à voir avec les oreillers qui sont une forme parasitaire du gui commun lorsqu’il est atteint de l’éléphantiasis des arbres.

C’est le grand poète Charles Baudelaire, dont on connaît l’amour pour les chats, qui développa un usage des coussiniers en dehors de la gastronomie. L’auteur des Fleurs du Mal préférait une autre sorte de confiture que celle de coussins. Ayant remarqué l’attrait de ses chats pour ces fruits confortables, il demanda à Jeanne Duval, sa gouvernante, de broder ses vocables favoris sur des coussins destinés à ses félins de compagnie. Le photographe Nadar a immortalisé les trois chats de Baudelaire portraiturés allongés sur d’énormes coussins, à l’enseigne du Luxe, du Calme et de la Volupté.

De nos jours, c’est surtout l’industrie des transports, les médecins et les dentistes qui utilisent les fruits des coussiniers pour les sièges dans les avions de ligne, les autocars, les trains et les salles d’attente. Il n’est pas rare d’apercevoir dans les grands vergers de coussiniers des chats hédonistes qui passent des journées entières dans les arbres.

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désertion imminente

4/9/2015

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[par Ralouf Piston]

à Sengle

Photo
Même après y avoir habité depuis plus de huit ans, il m'arrive encore de faire des découvertes dans mon quartier, Sendagi (Tokyo). Il faut dire que c'est un vrai labyrinthe, un réseau de ruelles embrouillé comme les bouts de fils de couleur d'Odradek. Je crois qu'historiquement c'était pour compliquer la progression de l'ennemi vers le Château, mais je ne suis pas sûr, à vérifier. Je reviens à Sendagi. L'autre jour, en marchant sans but, j'y ai carrément découvert une forêt ! C'est le genre de choses qui peuvent arriver, quand on marche sans but... Une forêt de poche, c'est vrai, mais une forêt tout de même, ce qui n'est pas si courant, en ville. Idéale pour se cacher, se mettre à l'abri des Saint-Cricq en tout genre... Pour jouer, aussi. Contre-espace, recours aux forêts ! Comment s'appelait, dans La Chartreuse de Parme, le poète à moitié zinzin, amoureux de la Sanseverina, vivant en pleine forêt ?
Photo
Photo
On change de quartier.
Sur le pont Hijiribashi, à Ochanomizu, il y a un arbre sacré.
Pour construire le pont, ils ont rasé un sanctuaire shintô. À la place, cet arbre.
Accrochée à l'arbre, une petite boîte : elle contient des omamori (talismans) à emporter. Je me suis dit qu'un arbres à poèmes (je préfère les poèmes aux talismans), où tout le monde pourrait déposer et prendre des poèmes, serait vraiment chouette. Je garde ce projet en tête ; on verra où, quand et comment il poussera.

Photo
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Ningún resultado ~ Aucun résultat

4/8/2015

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        [par María Mercromina]
Photo


Salut.
Je t'ai rencontré cette nuit.
J'ai tapé ton nom sur Google.
La recherche n'a donné aucun résultat.


Hola.
Anoche te conocí.
He escrito tu nombre en Google.
La
búsqueda no obtuvo ningún resultado.
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Point de croix

4/7/2015

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[par Nisan Gogo]
Photo
Journal dans les arbres (fragments) 

28 janvier 
Je comprends deux kanji.Un que je prends pour midori et un que je reconnais comme étant yama. Le premier s’avère être mori. Moriyama. Mori, la forêt, Yama, la montagne. Ce photographe porte le nom d’une colline boisée.
Je marche.
Je regarde la luminosité ambiante.
Je m’imagine le matin.
Ça marche.
La chaise a disparu. Mais il y a plus de feuilles. Plus tard Il est venu me chercher et m’a demandé si je voulais aller au bois.
Je ne voulais pas aller au bois. Je voulais qu’il me prenne dans ses bras. Mais j’ai dit oui, si tu veux.
On s’est retrouvés au bois. Il y avait deux voitures garées tout phares éteints. Comme des carcasses d’animaux dont plus personne ne se souvient. Des crânes de dinosaures en métal.
On a fermé la voiture et les lumières. On s’est retrouvé dans le noir. Les autres voitures qui prenaient le virage plus loin plus haut derrière nous faisaient clignoter des tâches en bois sur les carapaces des troncs des platanes. Tâches de feuilles ou de papillons qui s’envolaient derrière nous. Je pensais qu’on allait s’enfoncer les pieds dans la boue jusqu’à la cheville mais le sol était dur de façon presque décevante.
Puis j’ai senti la peur primaire me titiller la moelle épinière, juste sous la naissance des cheveux. Juste au dessus du col de la chemise. La peur primaire du noir. La peur primaire de quand tu es petit et que tu es sûr qu’il y a quelque chose sous le lit, tout au fond.
Ça ne m’a duré que deux secondes, le temps d’inspirer et de souffler (“ça caille dis donc”) mais j’ai vu plein d’images, moi petit, moi dans le sous sol tapissé de toiles d’araignées, moi qu’on envoyait jouer dehors alors que la seule chose que je voulais c’était rester avec eux.
On a laissé nos yeux prendre le temps de s’ouvrir en marchant la tête vers le bas.
Un ours s’est pointé au fond dans l’ovale de l’entrée de la foret, arcane monde de feuilles mortes.
J’ai uriné sûrement sur des petits cadavres de petits animaux, sur des limaces éventrées, en chuchotant à peine et en écoutant le bruit des gouttes se confondre avec le bruit d’autres gouttes. Puis on a remonté les fermetures à glissières vers les portières et on a refranchi l’arcane.
Et, plus tard, il m’a pris dans ses bras et j’ai enfin pu pleurer.  

16 juin  
Aller dans les allées du Boisdhyver à la fin du printemps recharger avec du soleil les petits sacs à dos qu’on ouvrira dans sa tête une fois qu’on sera sous les néons, au bureau. Choisir la plus longue herbe possible et pêcher des libellules et des papillons.  

30 janvier  
Rêve : place de village ou petite place parisienne avec portail noir. À l’intérieur, un arbre et des graviers blancs. Un temple. Meji-jingu. Yoyogi. Et les dieux défilent devant moi.
Photo
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Lino à l'embâcle

4/6/2015

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[par Claude Meunier]
Pour la revue Archimou d'avril 2015, cette lino [sans titre] sur japon, déposée sur un vieux tronc qui forme embâcle. La scène est sur le ruisseau Merdary, au nord de notre jardin de Chabeuil (Drôme). Je vais maintenant attendre que l'eau monte, et voir ce qui va se passer (lino mouillé). Je prendrai alors quelques clichés, pour la molle Archibelle...
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Printemps

4/5/2015

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[par Léo Pajon]
Photo
Paris, avril 2015.
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La paume est une palme

4/4/2015

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[par gnoir]
Cette nuit un arbrisseau m'a poussé dans la main. Je me suis réveillé à cause d'une démangeaison dans la paume et il était là, ficus poussif. J'ai regardé l'autre main mais de ce côté rien n'avait changé : celle-ci, je l'ai perdue lors d'un accident du travail à la scierie, il y a quelques années, à cause d'une lame basculante mal réglée.

Depuis l'accident, je passe l'essentiel de mon temps dans le square Quiroga, au pied de ma barre de logements sociaux qui tourne le dos à la mer, à observer les allers et venues des arbres & plantes. Je me demande souvent si la main perdue n'a pas repoussé quelque part sur un rocher bouffé par les moules, ou dans un verger.
L'arbrisseau ressemble vaguement à un palmier.
 Je ne quitte ma cité-dortoir qu'une fois par semaine, pour me rendre au cabinet de mon "référent polaire", c'est ainsi qu'on appelle depuis la dernière réforme les membres de l'Ordre des soignants du nerf. Les tenants de l'école childebertiste les traitent d'imposteurs et vice-versa.

Le référent m'observe d'un œil :
"Décrivez-moi cet arbrisseau." Son travail consiste à m'injecter des flux chimiques, plus ou moins sévères en fonction de mon état d'agitation. A ce qu'il paraît, mes journées sont rythmées par le grincement des balançoires d'enfants et le bruit des végétaux que j'ai appris, avec le temps, à classer par fréquences, à la manière d'un herbier auquel j'aurais, seul, l'accès. 

Ainsi le cri du thuya s'apparente à un pipeau voilé tandis que le miaulement du hêtre, presque imperceptible, contredit en touts points son apparence massive : ce serait la caresse d'une gouttelette sur une joue, à peine le bruit d'une respiration. Le souffle du vent contre le peuplier est la réplique de l'espèce de râle qu'émet un oignon quand on l'épluche. Le rire d'un bouleau est un sautillement, les enfants jouant à saute-mouton. L'if est un canif sans possibilité, privé dirait-on de son manche, mais crissant. Il faut des heures d'écoute pour parvenir à démêler ces sons du brouhaha de la ville. 

Aussi gros qu'un pouce, incrusté dans ma paume comme un souriceau dans un vieux quignon. L'arbrisseau est doué de parole : "Voudrais-tu me rempoter?"

Cela aurait pu être un autre jour. J'ai d'abord cru aux effets de mon traitement. Or la créature insiste d'une voix fluette : "Il s'agirait de me trouver un tuteur fiable et dévoué." À présent je recule, pris de tremblements, cherchant autour de moi les signes d'une supercherie, mais le square a la même forme que la veille, et les ressorts de mon lit imitent la chute d'une branche sciée.

Un matin je sais que l'arbrisseau grossira, il enflera, jusqu'à s'en faire péter la panse. Je ne serai alors qu'une petite ligne noire au creux de sa palme.
    















NOTES DE SEANCE


                                        


                                        


arbre au coin de la gueule

patient dit : "je n'ai que des prête-noms"









sors du cabinet, fuis, déchire l'ordonnance




baltringues (à emplâtrer)












"les arbres sans ombre portent malheur"
propension patient inventer proverbes

















à surveiller






chut final, révolution
à surveiller



blabla cf blob obsession du mou


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Nonos

4/3/2015

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[un poème-photo de Perrin Langda]
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Herpès labial

4/2/2015

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[par Popier Popol]
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CAUSES

Le TRAVAIL engendre le bouquet de vésicules
Photo
La CONVIVIALITÉ FORCÉE
exemples :

    •    - Faire danser le rock à quelqu’un d’avachi
    •    - La fête des voisins
déclenche l'éclatement des papules
Photo
La VILLE DURABLE CHIANTE entretient le mûrissement des papules
Photo
La fréquentation du centre commercial CARRE DE SOIE ou du quartier CONFLUENCE retarde le dessèchement des papules
Photo
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Coupe à l'arbre mol

4/1/2015

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[par Coeur d'Aramburu]
Photo
Mira lo que hice
Une mayonnaise d'yeux
Comme on relève le gant

Un par de idiomas
Para los viejos días
J'aspire à défaire l'ordre

C'est un arbre au sol
Qui sort de ces vieilles dunes
las que nacen al sol

Regarde ce que j'ai fait
La langue je coupe en deux
Ce grain de arena
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Le Grand Remplacement

4/1/2015

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[par Juliette Porée]
Un vieil immeuble de banlieue, abandonné, il sera bientôt détruit.
Plus de vitres aux fenêtres, une simple masse de béton troué.
Seule reste une porte au fond d'un couloir.
Je m'en approche. Du bruit ! Quelqu'un !
Plusieurs personnes, des râles s'entremêlent,
Que se complote-t-il ici ?

Je pousse la porte, et devant moi

Philippe Muray, vieux pépé, enfonce sa bite dans Richard Millet
Comme dans du beurre, il a pas peur
Alain de Benoist mange le caca
Qui sort du cul de Renaud Camus

Car oui c'est comme ça qu'ils font des enfants
On n'est plus chez nous

Photo
Veuillez accepter temporairement cette photographie trouvée sur internet d'un arbre patriote, avant que je ne récupère mon arbre.

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木の中で / dans le bois

3/31/2015

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[par Chicken Korma]
Photo
Photo
Dévolution papier -> bois -> arbre | scrutante
En japonais, les veinures du bois se disent
木目 (mokume), littéralement "les yeux du bois".
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L'arbre-buste

3/29/2015

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[par le grand baObab]
Photo
Demandez à la vie si elle est conditionnelle.

Il serait une fois ma vie. J'habiterais dans une forêt. Je serais seul et j'aimerais un arbre. Je vivrais avec lui ; je dormirais dans sa ramure. Je naviguerais dans l'épaisse étendue végétale porté par ses branches, ou à cheval sur sa cime.

Mais un jour, je m'ennuierais. On finit souvent par se lasser des amours à un sens. Alors je partirais. Je quitterais ma forêt pour découvrir d'autres horizons. Hélas, rien d'autre ne me plairait. Je chercherais à revenir mais on me retiendrait prisonnier. Je serais enfermé dans un laboratoire où l'on m'étudierait. On me poserait d'innombrables questions auxquelles je ne saurais pas répondre. Et puis je m’enfuirais.

Je parcourrais des kilomètres sans manger ni boire avant de m'effondrer sans force dans un fossé plein de rosée matinale. Je me réveillerais dans un lit ; une créature étrange et belle passerait un gant d'eau fraîche sur mon front pour faire baisser ma fièvre. Elle me sourirait. Je fermerais les yeux, heureux du tour pris par mon destin.

Bientôt, je serais sur pied et nous nous promènerions dans les bois jouxtant son jardin. Elle me tiendrait par le bras, me donnerait la main, me donnerait un baiser. Je penserais à mon arbre abandonné et, triste, m'en ouvrirais. Elle n'en serait pas froissée, déboutonnerait un à un les boutons de son chemisier et poserait ma tête tout contre son arbre-buste. J'aurais le nez gorgé du parfum de ses fleurs, mes cheveux pris dans les branchages, les oreilles chatouillées par la pointe de quelques feuilles ; et mes larmes de bonheur embelliraient sa verdure.
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Árbol y Olivo ~ Arbre & Olivier

3/28/2015

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[deux poèmes de Diego Vdovichenko]
———--—-- Diego est un poète argentin. Il a l'habitude de poser ce graffiti, "Poecia", dans des endroits très variés. Il l'a un jour écrit sur un arbre d'une place de La Plata, où il vit. Quelques jours plus tard, l'arbre apparaît tronçonné, comme si on lui avait coupé le cou, le mot "Poecia" tranché en deux, scié, à la chaîne métallique la césure. C'est ainsi que Diego nous transmet deux de ses poèmes, "Arbre" et "Olivier"  ———————--


Árbol

soy un árbol quieto
alto 
frondoso
esta vez vas a poder decir
olmo 
abeto 
gomero.

Estoy acá 
para que hagas de mi tronco un color
que crezca en la tierra plana 
desértica
como esta hoja

¿Tiene mi verde tu voz?

podés imaginarme completo
cerca de un río
con familias de pic nic
o lejos de todo
en la soledad del sur
entre las piedras y los pastos

vengo a llenar de bosque tu cabeza
de madera, raíces y ramas
frutos tendré para cuando gustes comerlos

¿será que somos un puñado de historias?

En el horizonte el cielo claro,
el sol como una mancha,
las nubes que no están, 
rejas en la ventana de la siesta.
el calor húmedo del barrio 
y mi cuerpo enraizado a la tierra
que es el pasto 
las huellas 
los bichos.

Vení, sentate acá cerca y contame algo
tengo miedo de quedarme dormido.
Arbre

je suis un arbre calme
haut 
touffu
cette fois tu peux le dire
orme 
sapin 
gommier.

Je suis là
pour que tu fasses de mon tronc une couleur
poussant sur la terre plate 
désertique
comme cette feuille

Ta voix est-elle de mon vert?

tu peux m'imaginer au complet
proche d'un fleuve
avec des familles pique-niquant
ou loin de tout
dans la solitude du sud
entre les pierres et les pelouses

je viens remplir de forêt ta tête
de bois, de racines et de branches
les fruits j'en aurai quand tu en voudras

serions-nous une poignée d'histoires ?

A l'horizon le ciel clair,
le soleil comme une tache,
les nuages qui ne sont pas là, 
grilles à la fenêtre de la sieste.
la chaleur humide du quartier 
et mon corps enraciné à la terre
qui est pelouse 
empreintes 
insectes.

Viens, assieds-toi là et raconte

j'ai peur de m'endormir.


*******


Olivo

había una vez un olivo
creciendo en la vereda de mi casa.
Aceitunas negras nos daba
para que juguemos a la guerra

Municiones que indicaban
la certeza del disparo
como sangre en las remeras.

La vereda da asco y no te subas ahí que te vas a lastimar.

Hace poco volví:
la casa del ingeniero está terminada
tita y su hermana se murieron
María Fernanda y Noe están grandes,
una es mamá y la otra estudia filosofía
sé que juanjo está en Comodoro
haciéndole el aguante a la economía.

Oh caminante!
si vienes por estos lares
no te olvides de recorrer la vía,
ella también ha cambiado.

El olivo ya no está,
de ahora en más
ese árbol
crece
en esta hoja.

Olivier

il était une fois un olivier
poussant sur le perron de ma maison. 
Il nous donnait des olives noires
pour que l'on joue à la guerre

Munitions attestant de
la certitude du tir
comme le sang sur les tee-shirts.

Le perron est dégoûtant
n'y monte pas car tu vas te faire du mal.

Je suis revenu il y a peu :
la maison de l'ingénieur est terminée
Tatie et sa sœur sont mortes
María Fernanda et Noé ont grandi,
l'une est mère l'autre étudie la philosophie
je sais que Juanjo est à Comodoro
où il résiste bravement à l'économie.

Ô passant ! 
si tu viens dans les parages
n'oublie pas de parcourir la rue,
elle aussi a changé.

L'olivier n'est plus là,
dorénavant
cet arbre
pousse
sur cette feuille.


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Völuspá

2/27/2015

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[par Drew Barthélemy]
Photo
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    L'éditorial d'Archie Mew
    Photo
    Après les ballons de baudruche (n°1) et les masques (n°2) qui ont prouvé à petite échelle que le monde est un melon (mou, volant), on a cette fois décidé de grimper aux arbres, pour y construire une cabane. 

    Archimou, la revue qui change de forme comme de chemise (veau moulant).

    Le support choisi pour le 

    n°3 peuple les forêts et les mails de nos centres-villes : l'arbre, l'arbre, pour ses possibilités mutantes et ses ramifications & l'arbre-bras qui repousse quand on croit l'avoir scié, cousin de "l'archibras", cet appendice magique décrit par Fourier : "avec son appui un homme atteint une branche de 12 pieds de hauteur, saute sur l'arbre et descend de même, va pincer des fruits à l'extrémité de l'arbre et les rassemble dans le panier noué à l'archimain."

    On n'oublie pas l'arbre-barbe, cette forêt de poils où des oiseaux crasseux font leur nid & l'arbre-bar, où l'on réécrit sa vie au milieu d'inconnus stupéfiés. Le bistrot va fermer, mais personne ne veut sortir. Poèmes en bois, histoires tirées par les cheveux.

    L'arbre est un poing rempli de veines, et chaque invité de ce n°3 y a greffé une radicelle, s'amusant à écrire sur un tronc, plantant un arbre à coussins, tétant un buste ou faisant éclater un bouton d'herpès. On fit feu de tout bois dans l'Aisne, à Tokyo, dans la Drôme, à Montevideo ou à La Plata, en Bresse ou à Cordoue, etc. 

    Au registre généalogique, sériel et sérieux, qui mise tout sur la descendance, l'arbre préfère l'embranchement. Allons jeter un oeil chez Supervielle : "Chaque arbre est un archer qui lance des oiseaux" L'arbre en forme de lance-pierres, qu'on met en mouvement pour trouer la cible, les nuages et l'air. 

    Dans une des ses greguerias, petites phrases proches de l'aphorisme, le fieffé Gómez de la Serna, qui fricota avec paquet d'avant-gardes du 
    XXe s., décoche une belle flèche : "Changé en braise le charbon se souvient de tout, y compris de quand il était un arbre vert, dans un monde plein d'espoirs."  La possibilité commence en forêt ou le long d'un chemin de noyers. Ombres et saules. Ifs. Peupliers peuplés. Et que dire des hêtres.

    "Moi qui suis tout ce que je forme
    Je ne me savais pas feuillu."
    Comme Supervielle le pressentait, on abrite des êtres à feuilles.

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