Archimou
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La tête caillou

1/24/2016

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[par Mickaël Berdugo]
Photo

Le mangeur de mur fait des siennes
Entre le ciel et le plafond de ma salle à manger.
Il a des dents plus grosses que le ventre fécond
De ma mère fœtus.
Le miel et la faune font du vélo
Dans mon nombril.
Le mangeur de mur gravit les échelles
Allant jusqu'au Dieu à cicatrices,
La table tombe un peu trop bas
Pour être rattrapée par ma main.
Je gigote,
Je gigote,
L'électricité craint le mangeur de mur,
Elle se fera mordre avec mention.
Le regard de l'aube est menaçant,
Une pluie s'abat sur la souris,
Un microclimat au-dessus
De mon nombril.
Le mangeur de mur se noie
Avec ses bras.


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    L'éditorial d'Archie Mew
    Photo
    Après les ballons de baudruche (n°1) et les masques (n°2) puis une halte dans les arbres (n°3), la revue Archimou, pour composer ce nouveau numéro, a cherché à s'emmurer.  

    Varier de support comme on tombe amoureux, à un coin de rue, palissades, varier les matériaux pour mieux ferrailler contre la solidification du monde, ce processus chimique putassier qui peu à peu (quelques millions d'années) a transformé nos élans aqueux en pauvres jets de plâtre.

    Il s'agit de trouver, sous les décombres, des restes de cette vie liquide. Dénicher une façade molle à Paris, Tokyo ou Montevideo, pour y écrire ses mémoires dédaigneux. Creuser un trou dans une cloison pour y faire péter un geyser : l'amur fut. Le mur, cet "obscur exutoire" dont parle Jarry, ouvrirait enfin sa gueule. 

    Y a-t-il support plus mouvant qu'un mur ? Contrairement aux croyances qui en font un élément intangible et cloisonnant, parfois porteur, tantôt capitonné pour étouffer nos plaintes, le mur, bien joué, est une vague. 

    Tends l'oreille, ami lecteur et tu l'entendras sourdre, ce chevauchement, les murs les uns par-dessus les autres, le ressac, et les murmures qui tombent et se redressent, les uns dans les autres, c'est une main sous l'ondée.

    Je me souviens de ce type, il y a quelques années à Belleville, la nuit, en train d'écrire à la craie le mot "zoo" sur les murs d'une coursive, comme s'il répétait à l'infini un motif de tatouages sur une peau lépreuse. Dans mon rêve l'immeuble finissait par s'effondrer sous les graffitis et le type se mangeait la muraille, dépouillé je crois.




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