Archimou
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La Pared ou Le Mur

1/16/2016

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[par Diego Vdovichenko]
Photo

de las babosas 
perezosas pícaras 
que se mueven por acá 
disfruto las cosquillas 
contenta remolona 
que dejan al andar.

si los amigos de la cancha 
apoyan sus espaldas 
después de la pelota 
paro la oreja, disfruto 
los densos corazones 
agitados locos 
que repiten que repiten 
tiquiti pum pum tiqui pum.

a veces una mano 
caricia delicada 
aquieta la pesada 
modorra que se viene 
llegando las estrellas.

no quiero olvidarme 
de los quejosos autos 
que pasan sin siquiera 
echarme una mirada. 

están también aquellos 
que escriben al boleo 
sus frases con pintura 
barata o de la buena 
los álguienes que pasan 
tapados bien de noche.

“que sea algo lindo” yo deseo 
“que no diga cosas feas” rezo un poco.

le pido a los ladrillos 
mantengan cuerpo firme: 
alto como el sol, 
duro como el hierro, 
firme como el árbol.

quieta estoy quieta me quedo 
mirando lo que pasa 
frente a mi nariz.
Photo

des limaces
paresseuses coquines
qui se déplacent par ici
j'aime les chatouilles
content nonchalant
qu'elles font en avançant

si les amis du terrain de foot
viennent s'adosser là
après avoir joué au ballon
je tends l'oreille, je profite
des cœurs denses
agités et fous
qui répètent qui répètent
tikiti boum boum tiki boum.

parfois une main
caresse délicate
apaise le lourd
sommeil qui approche
les étoiles arrivant.

ne pas oublier
les voitures plaintives
qui passent sans même
me jeter un regard. 

il y a aussi ceux
qui écrivent à la volée
leurs phrases à la peinture 
bon marché ou de qualité 
ceux qui viennent
couverts tard dans la nuit.

“pourvu que ce soit beau” j'espère
“qu'il ne dise pas des trucs moches” je prie un peu.

je demande aux briques
de garder le corps ferme : 
haut comme le soleil, 
dur comme le fer, 
ferme comme l'arbre.

tranquille je suis tranquille je reste
à regarder ce qui passe
sous mon nez.



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    L'éditorial d'Archie Mew
    Photo
    Après les ballons de baudruche (n°1) et les masques (n°2) puis une halte dans les arbres (n°3), la revue Archimou, pour composer ce nouveau numéro, a cherché à s'emmurer.  

    Varier de support comme on tombe amoureux, à un coin de rue, palissades, varier les matériaux pour mieux ferrailler contre la solidification du monde, ce processus chimique putassier qui peu à peu (quelques millions d'années) a transformé nos élans aqueux en pauvres jets de plâtre.

    Il s'agit de trouver, sous les décombres, des restes de cette vie liquide. Dénicher une façade molle à Paris, Tokyo ou Montevideo, pour y écrire ses mémoires dédaigneux. Creuser un trou dans une cloison pour y faire péter un geyser : l'amur fut. Le mur, cet "obscur exutoire" dont parle Jarry, ouvrirait enfin sa gueule. 

    Y a-t-il support plus mouvant qu'un mur ? Contrairement aux croyances qui en font un élément intangible et cloisonnant, parfois porteur, tantôt capitonné pour étouffer nos plaintes, le mur, bien joué, est une vague. 

    Tends l'oreille, ami lecteur et tu l'entendras sourdre, ce chevauchement, les murs les uns par-dessus les autres, le ressac, et les murmures qui tombent et se redressent, les uns dans les autres, c'est une main sous l'ondée.

    Je me souviens de ce type, il y a quelques années à Belleville, la nuit, en train d'écrire à la craie le mot "zoo" sur les murs d'une coursive, comme s'il répétait à l'infini un motif de tatouages sur une peau lépreuse. Dans mon rêve l'immeuble finissait par s'effondrer sous les graffitis et le type se mangeait la muraille, dépouillé je crois.




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